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Loukachenko

Interpol : les opposants bélarusses pourchassés à l’étranger

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Le régime d’Alexandre Loukachenko se sert de l’organisation de police internationale pour traquer les exilés. Les affaires de droit commun invoquées et souvent fabriquées de toutes pièces servent à maquiller des motifs politiques.

Alexandre Loukachenko, potentat à la tête du Bélarus depuis 1994, lundi à Minsk. (BELTA/via REUTERS)
ParNelly Didelot
Journaliste - International
Publié le 23/11/2021 à 7h15

Dans une commune de la banlieue de Varsovie, le 12 septembre. Le dimanche est tranquille, seulement troublé par la musique qui s’échappe d’un appartement. Prévenue par des voisins, la police polonaise toque à la porte. Le jeune homme qui ouvre s’appelle Makar Malakhousi. C’est un étudiant bélarusse, détenteur d’un visa humanitaire polonais. Il ne le sait pas encore, mais il est aussi inscrit sur la liste des personnes recherchées par Interpol. Quand il présente ses papiers, la simple remontrance pour tapage se transforme en arrestation. Le jeune homme passera quarante-huit heures au poste, le temps que le gouvernement polonais démêle l’affaire. A sa libération, le ministre polonais de l’Intérieur lui-même s’explique : «L’arrestation d’un citoyen bélarusse à Piaseczno est le résultat d’une nouvelle tentative d’utilisation politique des notices rouges d’Interpol par le régime bélarusse.»

Depuis des mois, l’opposition bélarusse en exil dénonce le détournement de l’organisation internationale de police par Minsk. Des dizaines de personnes impliquées de près ou de loin dans les manifestations qui ont défié le régime d’Alexandre Loukachenko l’an dernier ont subi des tracasseries.