Il aura fallu deux alertes aux drones à l’aéroport de Munich, le deuxième plus important d’Allemagne après Berlin et le septième à l’échelle européenne, pour que le gouvernement Merz prenne enfin la mesure du problème. Les annulations de dizaines de vols, jeudi 3 et vendredi 4 octobre, ont fait prendre conscience aux Allemands de la vulnérabilité de leur pays face à cette menace hybride, réplique sismique du conflit en Ukraine.
Quel ministère est compétent ? La Défense ou l’Intérieur ? Quelle police doit intervenir ? La police régionale ou fédérale ? Ou bien l’armée ? En a-t-elle les moyens techniques ? Autant de questions qui se posent aujourd’hui malgré les alertes répétées des autorités militaires. Colis piégés, cyberattaques, drones survolant des casernes, câbles sectionnés… La guerre hybride de Vladimir Poutine est une «réalité quotidienne», selon les mots du général Breuer, le chef d’état-major de la Bundeswehr, l’armée allemande.
«La menace est ignorée depuis des années et à Munich, on a dû faire appel à l’armée» pour venir en renfort de la police, qui n’a retrouvé aucun engin, déplore Manuel Atug, expert