Les habitants de Kyiv se sont une nouvelle fois réveillés au son des explosions et des sirènes. L’Ukraine a annoncé avoir été la cible de 31 missiles russes visant la capitale ce jeudi 21 mars à l’aube. «Tous les missiles ont été abattus», a affirmé l’armée de l’air, précisant que parmi les projectiles, il y avait deux missiles balistiques Iskander et Kinjal ainsi que 29 missiles de croisière tirés par des bombardiers stratégiques.
Selon la présidence ukrainienne, 13 civils ont été blessés par les débris de missiles en retombant dans plusieurs quartiers de la ville.
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé jeudi les Occidentaux à avoir la «volonté politique» d’aider son pays à faire face à la Russie en livrant plus de systèmes anti-aériens. «Cette terreur se poursuit jour et nuit. Il est possible d’y mettre fin grâce à l’unité mondiale […] Cela est tout à fait possible si nos partenaires font preuve d’une volonté politique suffisante», a affirmé le président ukrainien dans une publication sur les réseaux sociaux réclamant spécifiquement davantage de défenses antiaériennes comme les Patriots.
Cette première attaque d’ampleur contre Kyiv et sa région depuis janvier intervient alors que l’Ukraine a multiplié les frappes sur la région frontalière russe de Belgorod en particulier, en réplique à l’invasion russe. A la suite de ces attaques, les responsables russes, le président Vladimir Poutine en tête, ont juré de se venger de ses frappes.
Dans la matinée, le gouverneur de la région russe de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, a également déclaré que de nouvelles attaques aériennes avaient eu lieu, faisant cinq blessés. Le ministère russe de la Défense avait au préalable affirmé avoir abattu 10 roquettes ukrainiennes de type RM-70 Vampir. La Russie reste à l’initiative sur le front face à une armée ukrainienne épuisée par une contre-offensive ratée à l’été 2023 et confrontée à un manque de munitions, du fait des lenteurs de l’aide occidentale. Ce jeudi, la Russie a d’ailleurs revendiqué la capture du village de Tonenké, situé à l’ouest de la ville d’Avdiïvka prise en février, poursuivant sa lente avancée face à une armée ukrainienne en manque d’hommes et de munitions.
Jusqu’ici, les avancées russes restent lentes et difficiles, et le Kremlin est désormais confronté à une recrudescence des attaques sur son territoire, alors qu’il avait longtemps présenté le conflit comme une réalité n’affectant pas la sécurité de la population. Si la capitale Kyiv a été épargnée ces dernières semaines, d’autres villes, comme Odessa (sud) et Kharkiv (nord-est) ont payé un lourd tribut.