Alors que les températures dépassaient péniblement le 0°C ce jeudi 18 janvier, des dizaines de milliers de grévistes ont bravé le gel et la neige pour se rassembler à Belfast, Derry ou Enniskillen dans l’un des plus gros mouvements sociaux de l’histoire de la région. Les bus ne sont pas passés, les écoles sont restées fermées et les routes secondaires n’ont pas été salées, forçant les autorités à recommander de ne se déplacer qu’en cas d’urgence. Les hôpitaux ont repoussé jusqu’aux consultations en cancérologie, achevant de donner à cette journée des airs de confinement.
Sur les piquets de grève, les employés du service public de seize syndicats différents ont formulé le même constat : les salaires réels, déjà à la traîne par rapport aux autres nations constitutives du Royaume-Uni, sont plombés par l’inflation et doivent absolument être revus à la hausse. Les employeurs affirment qu’ils n’ont pas les fonds nécessaires pour distribuer des augmentations dans les budgets qui leur ont été alloués par Londres.
Inquiétude existentielle
L’argent est pourtant là. Il est même «sur la table», prêt à être distribué, a assuré le secrétaire d’Etat à l’Irlande du Nord auprès du gouvernement britannique, Chris Heaton-Harris. Celui-ci a proposé fin 2023 une enveloppe de 3,85 milliards d’euros (3,3 milliar