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Isabel Perelló vient bousculer la justice espagnole (et la remettre en marche)

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La magistrate progressiste de 66 ans a été nommée mardi 3 septembre à la tête du Conseil général du pouvoir judiciaire. Elle met fin à cinq ans de crise en mettant d’accord socialistes et conservateurs, grâce notamment à son opposition à la loi d’amnistie.
Isabel Perelló et le roi Philippe VI à Madrid, ce jeudi 5 septembre. (Pablo Cuadra/Getty Images)
publié le 5 septembre 2024 à 17h09

Elle est discrète, catalane, divorcée et mère de deux enfants. Et, surtout, elle s’apprête à révolutionner les milieux judiciaires espagnols, marqués par le conservatisme et la nette domination masculine. Elue mardi 3 septembre, et officiant ce jeudi 5 septembre au matin aux côtés du roi Philippe VI pour entamer l’année judiciaire, Isabel Perelló, 66 ans, est la première femme aux commandes du Conseil général du pouvoir judiciaire, sorte de Conseil de la magistrature à l’espagnole. Ancrée à gauche, elle met fin aux vingt-huit années d’hégémonie masculine depuis sa création. Du même coup, elle devient aussi la présidente du Tribunal suprême, qui n’avait pas vu une femme à sa tête depuis sa naissance en 1812.

La nomination d’Isabel Perelló met aussi fin à cinq ans de blocage institutionnel, une anomalie dans l’histoire démocratique du pays due au fait que le principal parti d’opposition, le Parti populaire (conservateur), se refusait à renouveler s