En portant au pouvoir, le 25 septembre 2022, la leader d’extrême droite Giorgia Meloni, les électeurs italiens ont envoyé au Palais Chigi «un président du Conseil» (l’intéressée préfère le masculin) à double face : conciliante et alignée sur les positions européennes et occidentales en politique étrangère, radicale et identitaire en Italie. Le constat est aujourd’hui pratiquement unanime dans la péninsule, provoquant ainsi autant de soulagement que de préoccupations. «Je crois que les bilans doivent se faire à la fin d’une expérience et pas au début. Nous avons devant nous l’horizon de la législature, cinq ans», s’est contentée de commenter, samedi soir, Giorgia Meloni, première femme et première héritière de la tradition fasciste à occuper le fauteuil de Premier ministre depuis 1945.
«Jusqu’à présent, il y a deux Meloni», note Sofia Ventura, professeure de sciences politiques à l’université de Bologne. «La première e