D’un bout à l’autre de l’Europe, l’histoire a semblé se répéter. La Pologne de 2021 comme l’Irlande de 2012 ? Le drame d’Izabela comme un écho à celui de Savita. En septembre, la première, trentenaire et déjà mère d’un enfant, est admise à l’hôpital de Pszczyna, une petite ville du sud-ouest de Pologne pour une rupture de la poche des eaux. Malgré le risque sanitaire, Izabela se voit refuser la possibilité de recourir à un avortement, bien que son fœtus soit malformé. Elle mourra quelques jours plus tard d’une infection, peu après son admission en soins intensifs.
Savita Halappanavar avait, elle aussi, tout juste trente ans. En 2012, cette dentiste d’origine indienne est enceinte de son premier enfant. Souffrant d’un début de fausse couche, elle se rend à l’hôpital de Galway, à l’ouest du pays, qui tarde à intervenir, invoquant des raisons éthiques. Comme en Pologne, où l’avortement est quasiment illégal depuis une loi adoptée en octobre 2020, l’équipe médicale craignait de tomber sous le coup de la