Dans la commune de Kryoneri, sur les flancs du mont Parnès, à une trentaine de kilomètres d’Athènes, les fleurs roses et blanches des lauriers rappellent que la nature, ici, peut être luxuriante. Mais sur le trottoir d’en face, l’image est tout autre : les restes d’une maison dans un champ de cendres. Plus loin, dans une rue perpendiculaire, une bâtisse moderne et cossue est d’un blanc quasi immaculé, derrière des murs en béton. Mais en face, il ne reste d’une propriété familiale que les dalles des étages, des résidus de murs crépis en rose, un toit en tuiles dont les ouvertures béantes, noires, montrent qu’il a été détruit par les flammes. «Tout a été dévasté par le feu samedi», livre un habitant qui ne souhaite pas donner son nom. Il a l’air sombre et peine à avaler le sandwich qu’il tient dans la main. «C’est ma maison…», soupire-t-il en montrant une structure noircie.
Samedi 26 juillet, le feu s’est propagé dans cette banlieue au nord de la capitale grecque «à une vitesse que je n’avais jamais vue», reprend l’homme, sans avoir avalé une bouchée. «Une vitesse incroyable, la chaleur, le vent…» Les pompiers ont dénombré 52 d