Après trois ans et demi de guerre, la France a toujours la cote à Kyiv auprès des Ukrainiens, dont les dirigeants louent souvent de manière sincère la position et le volontarisme de Paris dans le conflit, mais avec parfois, sur le bout de la langue, un petit goût de trop peu. Comme si l’aide apportée, appréciée, n’était pas en proportion avec le potentiel de celle qui se qualifie souvent de première puissance militaire d’Europe, alors que d’autres pays, les Scandinaves en tête, ont passé la surmultipliée en matière d’investissements dans l’appareil militaro-industriel ukrainien. La France va-t-elle enfin changer de braquet ? C’est peut-être ce que l’on peut commencer à entrapercevoir, alors que le patron du Quai d’Orsay, Jean-Noël Barrot, s’est rendu lundi à Kyiv pour la troisième fois depuis qu’il a pris ses fonctions en septembre dernier.
Une visite qui a d’abord pris la forme d’une piqûre de rappel, sur les réalités de la guerre, un rappel au réel. Alors que le train diplomatique s’approchait de Kyiv, l’armée russe procédait à un nouveau bombardement massif sur l’Ukraine, 426 drones et 24 missiles, principalement dirigés sur Kyiv, où deux p