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Libération
Reportage

«La vie ici n’a jamais été aussi difficile pour nous» : Jérusalem accueille le ramadan dans le silence et l’angoisse

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Guerre au Proche-Orientdossier
Dans une Ville sainte où l’on tait la présence arabe depuis le 7 octobre, le mois du jeûne musulman commence sous tension.
Des fidèles récitent les premières «tarawih», les prières du soir du mois de ramadan, dans l'enceinte d'Al-Aqsa, à Jérusalem le 10 mars 2024. (Ammar Awad/Reuters)
par Nicolas Rouger, envoyé spécial à Jérusalem
publié le 11 mars 2024 à 7h43

Des milliers de musulmans ont convergé vers l’Esplanade des mosquées dimanche soir, pour réciter dans le lieu saint les premières tarawih, les prières nocturnes du mois de ramadan. Les policiers israéliens attendaient en force, nerveux, des fourmis dans la matraque, conscients des conséquences d’une mauvaise décision. Alors que les espoirs de trêve ont été déçus à Gaza, beaucoup craignent l’escalade à Jérusalem, cœur du conflit israélo-palestinien.

En bon accélérationniste, le ministre de tutelle de la police israélienne, le suprémaciste juif Itamar Ben-Gvir, avait exigé des restrictions d’accès inacceptables à ce troisième lieu saint de l’islam. En réponse, le Hamas avait prédit «l’explosion». Le 5 mars, Benyamin Nétanyahou a finalement suivi les recommandations des cercles sécuritaires et annoncé que les autorités feront leur possible pour «garantir la liberté de culte tout en maintenant les besoins sécuritaires».

Chape de plomb

Une formulation volontairement vague qui ne rassure pas les Palestiniens. Depuis le 7 octobre et l’attaque sanglante du Hamas, la police de Jérusalem tient le côté palestini