Au Royaume-Uni, si la nuit électorale et le comptage des voix semblent interminables, la journée qui suit file à toute allure. D’un coup, et sans avoir dormi, il faut assurer les départs, préparer les arrivées, déménager quatre familles entières au 10 et 11 Downing Street, enchaîner les discours, les coups de téléphone aux dirigeants internationaux, et surtout – monarchie oblige – effectuer l’incontournable détour par Buckingham Palace pour que tout soit en règle.
Jeremy Hunt, l’ex-chancelier de l’Echiquier (ministre des Finances), un des rares ministres à avoir conservé son siège de député, a été le premier à quitter son appartement de fonction. Il s’en est allé avec le sourire, réjoui par la «magie de la démocratie» qui permet une transition en douceur. Peu après, Rishi Sunak a prononcé son tout dernier discours en tant que Premier ministre. En quatre minutes chrono, il a présenté ses excuses, assurant «avoir entendu la colère» des Britanniques et reconnu le «signal clair» envoyé par les électeurs. L’air vaguement soulagé, son épouse plantée à l’arrière-plan, Sunak a annoncé qu’il démissionnait également de la tête du parti conservateur et a rappelé les quelques succès de son mandat : le rétablissement de l’exécutif en Irlande du Nord, la défense de t