Menu
Libération
Récit

Julian Assange : en appel, des «assurances» et des risques

Article réservé aux abonnés
L’état psychique du fondateur de WikiLeaks et ses possibles conditions de détention aux Etats-Unis, qui avaient motivé le refus d’extradition prononcé en janvier en première instance, ont été au cœur des deux jours d’audience, ces mercredi et jeudi à Londres, devant la Haute Cour de justice.
Julian Assange, à sa sortie du tribunal à Londres, le 13 janvier 2020. (Henry Nicholls/REUTERS)
publié le 28 octobre 2021 à 22h02

Etrange audience, décidément, que celle qui s’est déroulée, ces mercredi et jeudi à Londres, sous les lambris de la Haute Cour de justice britannique. Etrange dès l’abord parce que l’homme dont le sort est en jeu dans cette procédure, le fondateur de WikiLeaks, n’était pas dans la salle – son avocat français, Antoine Vey, indique à Libération que sa demande d’être physiquement présent a été refusée. Les journalistes et observateurs connectés à la retransmission vidéo le verront cependant à quelques reprises durant le premier jour, assistant à une partie des débats depuis une salle de la prison de haute sécurité de Belmarsh, visiblement amaigri et affaibli. Etrange audience aussi et surtout, dans son premier volet en particulier, par les effets de décalage entre ce qui s’expose deux jours durant, au long d’argumentaires souvent techniques, devant les juges d’appel chargés de confirmer ou d’infirmer le refus d’extrader Julian Assange vers les Etats-Unis, et les enjeux de fond de toute l’affaire.

Depuis deux ans et demi, l’Australien de 50 ans est sous le coup de 18 chefs d’inculpation prononcés par le département américain de la Justice, dont 17 sur le fondement d’une loi plus que centenaire sur l’espionnage. Et ce, pour avoir obtenu et publié, en 2010 et 2011, des centaines de milliers de documents classifiés : rapports militaires sur les guerres d’Irak et