Un tournant dans la guerre que mène la Russie contre l’Ukraine ? Interrogé dimanche sur la chaîne Fox News pour savoir si le président Donald Trump avait autorisé Kyiv à utiliser des missiles longue portée contre Moscou, son émissaire Keith Kellogg a répondu : «en lisant ce que [Donald Trump] a dit, ce que le vice-président [JD] Vance a dit et ce que le secrétaire d’État [Marco] Rubio a dit, la réponse est oui». «Utilisez la capacité de frapper en profondeur. Il n’existe pas de sanctuaires», a affirmé Keith Kellogg.
Girouette
Interrogé sur la même chaîne, le vice-président JD Vance a indiqué que Washington envisageait aussi de vendre aux Européens des missiles Tomahawk à longue portée pour les livrer à l’Ukraine. «Comme le président (Trump) l’a dit, nous y réfléchissons», a dit JD Vance, en précisant que Washington examinait «un certain nombre de demandes des Européens». Le président prendra «la décision finale» dans «l’intérêt supérieur des États-Unis», a-t-il ajouté.
«Il n’y a pas d’arme magique»
Moscou a de son côté minimisé lundi ces déclarations. «Il n’y a pas de panacée capable de changer la situation sur le front pour le régime de Kyiv. Il n’y a pas d’arme magique. Que ce soit les Tomahawks ou d’autres missiles, ils ne peuvent rien changer», a réagi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors d’un point de presse à Moscou.
Ces déclarations s’inscrivent dans le cadre d’un changement de ton significatif de l’administration Trump vis-à-vis du conflit depuis quelques jours. La semaine dernière, Donald Trump avait jugé que Kyiv pourrait «regagner son territoire dans sa forme originelle et peut-être même aller plus loin», après avoir assuré pendant des mois que l’Ukraine devrait, au contraire, probablement céder des territoires.
«Tigre de papier»
Le vice-président américain JD Vance avait déclaré de son côté que Donald Trump était de plus en plus «impatient» vis-à-vis de Moscou, tandis que le secrétaire d’État Marco Rubio exhortait son homologue russe Sergueï Lavrov à arrêter la «tuerie» en Ukraine.
Après avoir privilégié le dialogue avec Vladimir Poutine et parfois rudoyé son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, Donald Trump a aussi récemment comparé la Russie à un «tigre de papier». En février, il avait à l’inverse sèchement lancé à Volodymyr Zelensky, dans le bureau ovale, qu’il «n’avait pas les cartes en main» dans ce conflit déclenché en février 2022 par l’invasion russe.