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L’émissaire américain pour l’Ukraine n’exclut pas que Washington autorise Kyiv à frapper la Russie en profondeur avec des armes américaines

Des frappes en profondeur de l’Ukraine contre la Russie avec des missiles longue portée ne sont pas à exclure, a affirmé dimanche l’émissaire américain pour l’Ukraine Keith Kellogg, sur la chaîne Fox News.

Un missile de croisière Tomahawk sur la Syrie dans le cadre d'une frappe alliée, le 13 avril 2018. (U.S. NAVY/Getty Images. AFP)
Publié le 29/09/2025 à 13h10

Un tournant dans la guerre que mène la Russie contre l’Ukraine ? Interrogé dimanche sur la chaîne Fox News pour savoir si le président Donald Trump avait autorisé Kyiv à utiliser des missiles longue portée contre Moscou, son émissaire Keith Kellogg a répondu : «en lisant ce que [Donald Trump] a dit, ce que le vice-président [JD] Vance a dit et ce que le secrétaire d’État [Marco] Rubio a dit, la réponse est oui». «Utilisez la capacité de frapper en profondeur. Il n’existe pas de sanctuaires», a affirmé Keith Kellogg.

Interrogé sur la même chaîne, le vice-président JD Vance a indiqué que Washington envisageait aussi de vendre aux Européens des missiles Tomahawk à longue portée pour les livrer à l’Ukraine. «Comme le président (Trump) l’a dit, nous y réfléchissons», a dit JD Vance, en précisant que Washington examinait «un certain nombre de demandes des Européens». Le président prendra «la décision finale» dans «l’intérêt supérieur des États-Unis», a-t-il ajouté.

«Il n’y a pas d’arme magique»

Moscou a de son côté minimisé lundi ces déclarations. «Il n’y a pas de panacée capable de changer la situation sur le front pour le régime de Kyiv. Il n’y a pas d’arme magique. Que ce soit les Tomahawks ou d’autres missiles, ils ne peuvent rien changer», a réagi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors d’un point de presse à Moscou.

Ces déclarations s’inscrivent dans le cadre d’un changement de ton significatif de l’administration Trump vis-à-vis du conflit depuis quelques jours. La semaine dernière, Donald Trump avait jugé que Kyiv pourrait «regagner son territoire dans sa forme originelle et peut-être même aller plus loin», après avoir assuré pendant des mois que l’Ukraine devrait, au contraire, probablement céder des territoires.

«Tigre de papier»

Le vice-président américain JD Vance avait déclaré de son côté que Donald Trump était de plus en plus «impatient» vis-à-vis de Moscou, tandis que le secrétaire d’État Marco Rubio exhortait son homologue russe Sergueï Lavrov à arrêter la «tuerie» en Ukraine.

Après avoir privilégié le dialogue avec Vladimir Poutine et parfois rudoyé son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, Donald Trump a aussi récemment comparé la Russie à un «tigre de papier». En février, il avait à l’inverse sèchement lancé à Volodymyr Zelensky, dans le bureau ovale, qu’il «n’avait pas les cartes en main» dans ce conflit déclenché en février 2022 par l’invasion russe.