«Le roi Charles a été diagnostiqué avec un cancer.» Quelques heures après l’annonce qui a figé le Royaume-Uni, la santé du monarque émeut la presse britannique ce mardi 6 février. A commencer par les tabloïds, qui suivent de près chacun des faits et gestes de la famille royale. «J’ai un cancer» font dire The Sun et The Daily Star à Charles III en première page. Le Daily Mirror, lui, préfère insister sur l’onde de «choc» provoquée par l’annonce de Buckingham Palace.

Le souverain, âgé de 75 ans, est atteint d’une «forme de cancer», a informé la famille royale dans un bref communiqué de presse lundi 5 février dans la soirée. Mais face à l’inquiétude du peuple britannique, certains tabloïds préfèrent se montrer rassurants. «Le roi commence un traitement contre le cancer», titre le Daily Express, ajoutant que «le monarque est “tout à fait positif” en ce qui concerne les soins qu’il reçoit […]». Du côté du Daily Mail, même son de cloche : «Charles est très reconnaissant que la maladie ait été détectée à temps.»

Les journaux «plus sérieux», eux non plus, n’échappent pas à l’annonce. «Le Roi a un cancer», écrivent The Times et The Daily Telegraph. Nul besoin de titre exubérant, la nouvelle se suffit à elle-même. Même The Financial Times a fait le choix de mettre en une le visage du monarque, tout en consacrant son titre au capital-investissement américain.

Dans les kiosques, une photographie revient sans cesse. On y voit le roi debout, vêtu d’un costume à rayures bleues, bouche entrouverte et mains derrière le dos. Prise lors de sa visite d’Etat en France en septembre dernier, c’est l’image qui a été choisie par le palais de Buckingham pour accompagner le communiqué de presse lundi soir. Référence dans la presse britannique, The Guardian, classé à gauche, est l’un des seuls quotidiens à ne pas afficher une photo de Charles III en une – préférant mettre à l’honneur Taylor Swift, et son sacre lors des Grammy Awards. Pour autant, le journal n’exclut pas la nouvelle, consacrant le titre de sa une et deux colonnes à la maladie de Charles III.

Après le choc, place aux spéculations. De nombreux Britanniques se posent une même question : de quel cancer est atteint Charles III ? Si un porte-parole du palais a précisé lundi qu’il ne s’agissait pas d’un cancer de la prostate, la «forme de cancer» exacte n’a pas été révélée. Alors, dans les journaux, les journalistes n’hésitent pas à lancer des hypothèses. «Est-ce lié à son traitement pour une hypertrophie de la prostate ?» se demande la BBC. Revenant sur les antécédents de santé du monarque, The Daily Mail, lui, pose la question au médecin généraliste Chun Tang. Et évoque les fameux «doigts de saucisses» de Charles III. «Cette maladie est due à une inflammation et peut résulter de l’arthrite, de multiples infections bactériennes ou même de la tuberculose», répond l’expert sans évoquer le moindre lien avec le cancer dont souffre le monarque.

Au-delà des questionnements sur la santé du souverain, nombreux sont ceux qui saluent son courage. Dans un éditorial, le tabloïd The Sun évoque un monarque «stoïque et courageux» et se réjouit de la nouvelle transparence de la famille royale. «Il convient de féliciter le roi pour avoir fait preuve, une fois de plus, d’un courageux esprit d’ouverture à l’égard de sa santé. En rendant public le traitement de sa prostate, il a encouragé des milliers d’autres hommes à faire vérifier leurs symptômes», assure le tabloïd.

Preuve du bouleversement créé par l’annonce, les réactions du monde politique ne se sont pas fait attendre. Au Royaume-Uni évidemment, mais aussi au-delà des frontières. «Nous souhaitons à Sa Majesté le roi Charles III un prompt rétablissement. Nos pensées vont au peuple britannique. Amitiés», s’est exprimé Emmanuel Macron sur X (anciennement Twitter), quelques heures après la publication du communiqué de presse. Son homologue américain Joe Biden, lui, a révélé qu’il se «faisait du souci» pour le souverain, en précisant qu’il allait «l’appeler prochainement», tandis que le Premier ministre australien Anthony Albanese a souhaité un «prompt rétablissement» au souverain britannique.