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Kyiv veut des armes, pas des soldats

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Depuis 2022, les Européens oscillent entre crainte de l’Histoire et peur d’une défaite russe, au point de limiter leur soutien à Kyiv à des gestes tardifs et insuffisants. Or ce que réclame aujourd’hui l’Ukraine n’est pas l’envoi de troupes, mais plutôt un «plan Marshall militaire» européen, capable de lui donner les moyens de vaincre Moscou.

Dans l'oblast de Donetsk, en septembre 2025. (Diego Herrera Carcedo/Anadolu via AFP)
ParStéphane Siohan
correspondant à Kyiv
Publié le 05/09/2025 à 17h20

Depuis le choc du 24 février 2022, les leaders européens sont mus par la peur, plus que par le courage. De quelle angoisse parle-t-on ? De cette crainte sourde de rester dans les livres d’histoire comme ceux qui n’auront pas su empêcher une catastrophe d’une ampleur inédite sur le continent depuis la Seconde Guerre mondiale, la destruction par la violence de l’Etat souverain et l’annihilation des Ukrainiens en tant que nation libre et consciente. Alors même que Vladimir Poutine a, lui, décidé de renverser le sablier de l’Histoire, cramponné à son obsession millénariste de réunir les terres qu’il considère comme russes, pour s’inscrire dans les livres d’Histoire à l’instar d’une Catherine II ou d’un Staline.

La guerre en Ukraine n’est pas une guerre de territoires, c