La Commission européenne va proposer vendredi une législation protégeant la liberté de la presse, pilier de la démocratie, qu’elle estime en danger dans l’Union. Les menaces sont multiformes : transformation des médias publics en médias de propagande, concentrations capitalistiques, ingérence brutale de certains propriétaires dans les contenus éditoriaux ou même violences physiques contre des journalistes. «La dégradation de la situation en Pologne, en Hongrie ou en Slovénie a été évidemment l’élément déclencheur», reconnaît-on au sein de l’exécutif européen. «Mais pas seulement. Désormais, la presse est menacée en Europe de l’Ouest : assassinat d’une journaliste à Malte, espionnage de journalistes en Grèce, achat de médias par Vincent Bolloré en France qui intervient directement dans le contenu éditorial. Alors que des Ukrainiens meurent pour défendre les valeurs démocratiques, on ne peut plus les laisser se dégrader chez nous.»
Analyse
La Commission a mis du temps à se réveiller puisque le Parlement européen réclame depuis 1984 une loi sur la liberté de la presse. Mais l’exécutif euro