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Billet

La Cour des comptes européenne abîme l’idéal démocratique des Vingt-Sept

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En refusant de tirer les leçons des récentes dérives révélées par «Libération», les dirigeants de l’institution censée être la «conscience financière» de l’UE, s’enferment dans le déni. Quitte à écorner un peu plus, avec l’aval des Etats qui les nomment, l’idée européenne.
Les membres de la CCE, installée à Luxembourg, s’accrochent à leur poste en dépit de la bronca du personnel, peu désireux d’être associé aux pratiques de leurs dirigeants. (Robert B. Fishman/dpa Picture-Alliance via AFP)
par Jean Quatremer, Correspondant européen
publié le 14 mars 2022 à 19h34

La Cour des comptes européenne (CCE) voudrait démontrer que l’Union n’est qu’une caricature de démocratie qu’elle ne s’y prendrait pas autrement. A la suite des révélations de Libération sur les malversations commises au sein de la «conscience financière» de l’Union, notamment par son président, l’Allemand de la CDU-CSU Klaus-Heiner Lehne (Libération du 26 novembre, du 1er décembre, du 8 février et du 28 février), la commission du contrôle budgétaire du Parlement a refusé, le 28 février, de lui accorder quitus de la gestion de son budget, ce qui équivaut à une véritable censure. Dans une démocratie fonctionnelle, cet acte de défiance de la seule institution communautaire élue au suffrage universel aurait dû entraîner la démission du collège des vingt-sept auditeurs. Il n’en a ri