Le second volet de notre enquête sur les graves dysfonctionnements des institutions communautaires (fraudes, conflits d’intérêts, trafic d’influence, violation des règles éthiques), après celui consacré à la Cour des comptes européenne (CCE), est accablant pour l’Union européenne (UE). Elle montre à quel point les contrôles internes sont défaillants, mais surtout que les conservateurs du Parti populaire européen (PPE), dominés par la CDU-CSU allemande, ont mis en place, depuis l’élection d’Angela Merkel en 2005, un véritable Etat dans l’Etat. Les réactions de la presse européenne sont telles, notamment en Autriche et en Allemagne, qu’il sera difficile d’étouffer le scandale comme essayent de le faire les eurodéputés conservateurs et une partie des Etats membres.
Editorial
L’audition, mardi soir, du président de la CCE, censé être la conscience financière de l’UE, le démocrate-chrétien (CDU) allemand Klaus-Heiner Lehne, par la commission de contrôle budgétaire (Cocobu) du Parlement européen en a fourni une saisissante démonstration. En effet, cet exercice a été organisé dans la panique par la présidente de la Cocobu à la suite d