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Crise politique

La démission de Mario Draghi sur fond d’inflation galopante plonge l’Europe en taux troubles

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La Banque centrale européenne a augmenté jeudi ses taux d’intérêt pour la première fois en onze ans, au moment où le Premier ministre italien démissionne, ravivant les craintes sur la stabilité monétaire et politique de l’Europe.
Christine Lagarde, l’actuelle présidente de la Banque centrale européenne, et son prédécesseur, le président du Conseil italien démissionnaire Mario Draghi, à Paris en 2012. (Charles Platiau/Reuters)
par Anne-Sophie Lechevallier et Eric Jozsef, correspondant à Rome
publié le 21 juillet 2022 à 20h52

Ce jeudi matin, c’est la deuxième fois en une semaine que Mario Draghi monte au palais présidentiel du Quirinal. Et la deuxième fois qu’il présente au chef de l’Etat Sergio Mattarella sa démission. Cette fois-ci, elle est définitive. Le 14 juillet, après la défection du Mouvement Cinq Etoiles (M5S), Mario Draghi avait déjà annoncé son départ. Mais le président avait alors repoussé sa démission, renvoyant le Premier ministre devant le Parlement. Mercredi soir, Draghi a gagné la confiance des parlementaires avec une toute petite majorité (133 voix). Mais il a aussi compris que la partie était jouée après la décision du parti d’extrême droite la Ligue et de Forza Italia de s’abstenir, suivant ainsi les Cinq Etoiles.

Lapsus ou message d’orgueil destiné aux trois formations de sa majorité d’union nationale qui l’ont lâché ? Lorsqu’il se présente peu après 9h00 jeudi devant la Chambre des députés pour annoncer qu’il a pris acte de la fin de son expérience gouvernementale, il indique : «J’irai au Quirinal pour communiquer ma détermination.»

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