Un an après le début de la guerre en Ukraine, «Libération» donne la parole et la plume aux habitants et aux réfugiés d’un pays meurtri, avec «le Libé des Ukrainiens». Retrouvez tous les articles de cette édition ici, et le journal en kiosques, lundi 20 février.
Alina Dozenko, fondatrice du musée de Kherson, institution essentielle en Ukraine, revit depuis des mois chaque minute de son éviction par les Russes et du pillage d’une collection exceptionnelle amassée pendant quarante-cinq ans. La voix tremblante, les yeux pleins de larmes, elle s’est confiée à Libération depuis Kyiv où elle a trouvé refuge.
Que représentait la collection volée du musée de Kherson ?
C’est bien simple. C’était l’une des collections les plus riches, les plus significatives, les plus originales de toute l’Ukraine. En termes de qualité et de valeur des œuvres et des auteurs de ces chefs-d’œuvre. Le musée a été ouvert il y a quarante-cinq ans, le 28 mai 1978, le fond disposait alors de 5 000 œuvres. J’en suis devenue la directrice il y a trente-cinq ans – avant d’en être évincée au printemps par les Russes qui ont installé à ma place une chanteuse de cabaret – et nous avons au cours des années enrichi la collection ju