Interviews, reportages, analyses… Deux ans après l’invasion de l’Ukraine, le «Libé des Ukrainiens» donne de nouveau la parole aux habitants d’un pays meurtri. De Kyiv à Kharkiv, de Lviv au Donbass, un tour d’Ukraine intimiste et engagé auprès d’une société déchirée. Tous les articles de notre dossier.
Nichée dans les vallons du nord-est de l’Ukraine, l’usine Nestlé de Torchyn a retrouvé son dynamisme d’avant-guerre. Quelques employés sont toujours mobilisés par l’armée et un nouveau bunker rappelle que les bombes russes n’ont pas disparu du ciel ukrainien. Mais les lignes de production débitent à nouveau des sauces et des soupes à plein régime. «Le seul problème, c’est que nos sous-traitants étrangers ne viennent plus en Ukraine pour réparer les machines. Alors, on a appris à réparer nous-mêmes, par visioconférence», sourit Oksana Khmaruk, l’ingénieure en chef, en inspectant la fabrication de sachets de bortsch.
Après deux ans de guerre et d’importantes pertes financières, les affaires ukrainiennes de Nestlé reprennent des couleurs. Au point que la multinationale suisse a récemment décidé de la construction d’une nouvelle usine à 40 millions d’euros non loin de celle de Torchyn. Ce matin de janvier, le long d’une route filant vers la Pologne, un gro