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Le Libé des Ukrainiens

La fin de la guerre en Ukraine, un pari pour les investisseurs étrangers

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Malgré une situation militaire incertaine, de plus en plus de multinationales misent sur l’Ukraine, appâtées par le potentiel de l’après-guerre et la perspective d’une entrée dans l’Union européenne. Mais leur poids croissant dans l’économie du pays fait craindre des conséquences délétères sur le droit du travail.
Artyom travaille dans l’usine sidérurgique Kryvorijstal d’ArcelorMittal à Kryvyï Rih. (Antoni Lallican/Libération)
par Théophile Simon, envoyé spécial à Loutsk, Kyiv et Kryvyi Rhi
publié le 15 février 2024 à 19h59

Interviews, reportages, analyses… Deux ans après l’invasion de l’Ukraine, le «Libé des Ukrainiens» donne de nouveau la parole aux habitants d’un pays meurtri. De Kyiv à Kharkiv, de Lviv au Donbass, un tour d’Ukraine intimiste et engagé auprès d’une société déchirée. Tous les articles de notre dossier.

Nichée dans les vallons du nord-est de l’Ukraine, l’usine Nestlé de Torchyn a retrouvé son dynamisme d’avant-guerre. Quelques employés sont toujours mobilisés par l’armée et un nouveau bunker rappelle que les bombes russes n’ont pas disparu du ciel ukrainien. Mais les lignes de production débitent à nouveau des sauces et des soupes à plein régime. «Le seul problème, c’est que nos sous-traitants étrangers ne viennent plus en Ukraine pour réparer les machines. Alors, on a appris à réparer nous-mêmes, par visioconférence», sourit Oksana Khmaruk, l’ingénieure en chef, en inspectant la fabrication de sachets de bortsch.

Après deux ans de guerre et d’importantes pertes financières, les affaires ukrainiennes de Nestlé reprennent des couleurs. Au point que la multinationale suisse a récemment décidé de la construction d’une nouvelle usine à 40 millions d’euros non loin de celle de Torchyn. Ce matin de janvier, le long d’une route filant vers la Pologne, un gro