A Salla, petite localité de Laponie finlandaise frontalière de la Russie, il faisait -22 degrés ce lundi 20 novembre dans l’après-midi quand 35 migrants sont arrivés au poste-frontière, juchés sur des vélos trop petits, capuches de leurs épais anoraks rabattues sur la tête. D’où arrivaient-ils ? Côté russe, la ville la plus proche est Kandalaksha, à 200 kilomètres à l’est, et toute la zone frontalière dans cette région située au-dessus du cercle polaire est soumise à des restrictions d’accès. Pour Helsinki, leur parcours n’a pu être orchestré que par les services russes.
Depuis le début du mois de novembre, le pays a vu arriver par la Russie des centaines de migrants, originaires du Moyen-Orient et dépourvus de visas Schengen. Les gardes-frontières russes ont cessé de les refouler à la frontière, comme ils le faisaient jusque-là pour tous ceux qui n’avaient pas les documents nécessaires pour entrer en Europe. Très vite, le phénomène a pris de l’ampleur jusqu’à s’apparenter à une opération de déstabilisation russe. Lundi 13 novembre, 39 migrants sont arrivés. Le lendemain, ils étaient 55, puis 71 le jour suivant.
Par contraste, 91 personnes étaient entrées en Finlande sans les documents nécessaires entre le 1er août et le 12 novembre. «Les gardes-frontières disposent d’indications claires montrant que les autorités d’un Etat étranger ont facilité l’arrivée en Finlande des personnes qui ont franchi illégalement la frontière», indique le lieutenant-colonel Samuli Murtonen,