Chaque soir, la rédaction de Libé sélectionne les actualités du jour qu’il ne fallait pas rater en France et dans le reste du monde.

Selon le chiffrage présenté lors d’une conférence de presse des représentants du Nouveau Front populaire, les dépenses publiques supplémentaires pourraient augmenter à la faveur d’une hausse de la fiscalité. Parmi les mesures phares dès 2024, l’instauration d’un impôt sur la fortune (ISF) «avec une composante climatique». Celui-ci rapporterait 15 milliards d’euros, tout comme une taxe sur les superprofits. Ces 30 milliards d’euros serviraient à financer notamment l’abrogation des réformes des retraites et de l’assurance chômage, la revalorisation des APL, la création de postes dans l’éducation…

Un rassemblement était organisé vendredi dans les Hauts-de-Seine, une semaine après l’affaire de viol à caractère antisémite d’une enfant de 12 ans. Les discours de soutien à la victime ont fini par dériver sur les enjeux électoraux, renvoyant dos à dos le RN et LFI. «Comment de nouveau sourire après ça ?» lance Katherine, 69 ans, abritée sous un parapluie noir. Par «ça», la récente retraitée fait référence à cette pré-ado, «cette gamine même», «violée parce que juive». Et c’est pour «ça», aussi, qu’elle est présente au «rassemblement républicain» organisé par le maire (LR) de Courbevoie, Jacques Kossowski, installé derrière le pupitre, entouré par des dizaines d’écharpes tricolores. Lire notre reportage.

Une discrète pastille blanche apposée sur des marches dans le centre de Saint-Aubin-du-Pavoil (Maine-et-Loire) rappelle le niveau de la crue historique de l’Oudon en février 1996. Si l’eau se cantonne encore à la route, quelques dizaines de centimètres plus bas, depuis jeudi, l’agitation gagne les rues de cette commune rattachée à Segré, située à une quarantaine de kilomètres au nord d’Angers. Le niveau de la rivière atteint presque 1,20 m ce vendredi 21 juin à la mi-journée, selon le site gouvernemental Vigicrues. Le ministre Christophe Béchu a annoncé la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle pour la Mayenne voisine.

Après l’Espagne, l’Irlande et la Norvège, c’est au tour du petit État du Caucase de reconnaître la Palestine. «Réaffirmant son allégeance au droit international et aux principes d’égalité, de souveraineté et de coexistence pacifique des peuples, la République d’Arménie reconnaît l’État de Palestine», a déclaré ce vendredi le ministère arménien des Affaires étrangères. Cette reconnaissance a pour but d’avancer vers «une paix durable» au Proche-Orient, alors que la «situation critique à Gaza» s’enlise. Sur le terrain, de nouveaux tirs ont été échangés à la frontière libano-israélienne, l’OMS déplore que la pause de l’armée israélienne à Gaza n’ait pas permis à plus d’aide humanitaire d’arrivée et Benyamin Nétanyahou accuse son allié américain de «retenir» les livraisons d’armement. Toutes les infos de la journée sur le conflit sont à retrouver ici.

Branle-bas de combat. Face au danger de voir l’extrême droite sortir en tête des législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet, syndicats professionnels et étudiants, associations féministes, organisations politiques du Nouveau Front populaire, ONG, se mobilisent. Ce week-end du 22 et 23 juin, des manifestations sont organisées partout en France à l’appel des organisations féministes et de l’intersyndicale (CFDT, CGT, UNSA, Solidaires, FSU). La CGT, Alertes féministes et la Ligue des droits de l’homme cartographient les rassemblements.

C’est donc bien lui, la rumeur était fondée, et on ne saurait s’en plaindre. Depuis plus d’un mois, elle donnait le metteur en scène Julien Gosselin prochain directeur du théâtre de l’Odéon-théâtre de l’Europe. On s’étonnait tout juste que le suspense s’étire. Le metteur en scène bien aimé dans ces pages, fondateur du collectif Si vous pouviez lécher mon cœur, et dont la dernière création, Extinctions, d’après Thomas Bernhard, Schnitzler et Hofmannsthal a été créée au festival d’Avignon en 2023, vient d’être nommé par le président de la République, ce 21 juin, à la direction du théâtre, sur proposition de la ministre de la Culture, Rachida Dati.

Les hommes de la rue du Bac (5/6) : «Le responsable, c’est le gosse au départ», les aveux du docteur Lemaire

Trente-cinq ans après le supplice de la rue du Bac, Inès Chatin lui fait face dans cette chambre de l’Ehpad Le Corbusier, de Boulogne-Billancourt. Affaibli physiquement, mais parfaitement alerte, Jean-François Lemaire, 91 ans, accepte enfin le dialogue. Timide les premiers jours, il se fera plus disert à mesure que les conversations avec sa fille adoptive vont se multiplier. Pour comprendre les violences sexuelles qui lui ont été imposées pendant son enfance, Inès Chatin interroge et enregistre son père adoptif quelques mois avant sa mort. Ce dernier assume ses actes avec détachement et fait régulièrement référence aux civilisations grecque et romaine.

Législatives : comment le thème de l’antisémitisme s’est imposé dans la campagne électorale

La constitution du Nouveau Front populaire a fait de l’antisémitisme, déjà dans les débats des élections européennes, l’un des points centraux de cette nouvelle campagne. Le RN ne manque pas de surfer sur les divisions de la gauche sur le sujet, en se targuant d’être le «bouclier» des juifs français. Un hold-up historique ?

Avant les JO 2024, la faim insatiable de Léon Marchand

Aux championnats de France de Chartres, Léon Marchand a gagné son ticket olympique pour une quatrième épreuve individuelle. A six semaines des Jeux de Paris, le nageur prodige confirme qu’il est la plus grande chance de médaille française cet été.

Reportage d’«Envoyé spécial» : la parole raciste ne se libère pas, elle est libre depuis des lustres

La séquence est partout. Un morceau du reportage d’Envoyé spécial diffusé, sur France 2, a été vu des millions de fois sur les réseaux sociaux. Le magazine d’investigation présente la situation de Divine Kinkela, une aide-soignante noire qui est victime de racisme de la part de ses voisins. Des phrases du genre : «On fait ce qu’on veut, on est chez nous, alors tu dégages. On est en France, on fait ce qu’on veut, on te l’apprendra si tu ne sais pas.» La parole se libère, paraît-il. Les politiques (surtout ceux du Nouveau Front populaire) prennent la défense de Divine. «Soutien», disent-ils. La parole ne se libère pas. Elle est libre depuis des lustres. Il suffit de se balader dans le pays et tendre le micro. Les «bougnoules», «bamboulas», «sale Arabe» et «sale noir» pleuvent.

Législatives : chez Les Républicains, des députés estampillés «100 % local» en campagne loin du parti

Le sacro-saint terrain. Repartis en campagne après l’annonce coup de théâtre de la dissolution de l’Assemblée par Emmanuel Macron, les députés sortants Les Républicains ne jurent que par leur fief électoral. A mille lieues du vaudeville politico-juridique secouant le parti depuis la conversion d’Eric Ciotti – toujours chef du mouvement selon la justice – au marinisme à la sauce Jordan Bardella, les troupes restées fidèles à la ligne d’«indépendance» abattent la carte de l’ancrage pour tenter de rester encore debout après le 30 juin, date du premier tour.