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Libération
A grands traits

La guerre en Ukraine dans l’œil de Coco : deux ans de conflit en 14 dessins

Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Deux ans après le début de l’invasion russe, retour sur deux ans de conflit sous le crayon de notre dessinatrice.
par Coco
publié le 24 février 2024 à 13h02


16 février

Depuis l’automne 2021, Vladimir Poutine joue avec les nerfs des dirigeants occidentaux en massant ses troupes près des frontières ukrainiennes. 15 000 soldats russes y sont présents, officiellement dans le cadre d’exercices. Traverseront ? Traverseront pas ? Le retour de la guerre sur le sol européen paraît inimaginable, mais les chancelleries, elles, prennent le risque très au sérieux.

23 février

Ce n’est pas encore la guerre, mais c’est quasi tout comme. Vladimir Poutine n’a pas retiré son armée des frontières et maintenu la pression dans un discours paranoïaque pendant lequel il a reconnu l’indépendance des régions russophones situées à l’est de l’Ukraine. Pire, l’aviation russe est allée apporter son soutien aux indépendantistes du Donbass.

28 février

Après que l’impensable s’est produit, l’Europe réagit. Soixante-dix ans après la fin de la Seconde guerre mondiale, plus de vingt ans après la fin du conflit dans les Balkans, les armes parlent de nouveau sur le territoire européen. Conséquence directe, les pays de l’Union et leurs alliés s’engagent sur la voie du réarmement pour venir en aide à l’Ukraine. S’il n’est pas question de s’impliquer directement dans le conflit, le soutien en armes et en logistique à Volodymyr Zelensky, lui, s’organise.

10 mars

Au-delà du soutien à l’Ukraine, se pose une question, brûlante au creux de l’hiver, à l’Europe et aux amis de Kyiv. Comment mettre fin à la dépendance aux hydrocarbures russes, véritable pompe à oxygène de l’économie de Moscou ? A fortiori pour l’UE, dont 40% des importations en la matière viennent du géant eurasien. La Commission européenne propose une diminution des deux tiers et se cherche un menu de substituion, mais se heurte aux disparités de ses Etats-membres. La France est dépendante à 20% du gaz russe, l’Allemagne à 55%, et la Finlande... à 100%.

16 mars

Et soudain, brisant la chape de plomb de la censure et de la propagande, un carton en direct de la première chaîne russe. La journaliste Marina Ovsiannikova brandit un message aux téléspectateurs, abreuvés par la propagande russe. «Non à la guerre. Ne croyez pas à la propagande. On vous ment ici.» Arrêtée à plusieurs reprises, puis condamnée à une amende, la journaliste finira par fuir la Russie, au mois d’octobre.

5 avril

Malgré la résistance ukrainienne, les localités de Marioupol et de Boutcha, non loin de Kyiv, viennent s’ajouter à la liste des villes martyrs ensanglantées par les troupes de Vladimir Poutine, parmi lesquelles Alep ou Grozny.

24 juin

Adhésion symbolique ? Rempart supplémentaire pour dissuader la Russie ? La question de l’entrée de l’Ukraine, réclamée par Volodymyr Zelensky et ses plus fervents soutiens, dans l’Union européenne, agite les chancelleries. Un premier pas semble toutefois avoir été franchi, le 23 juin, après que les Vingt-Sept ont accordé à Kyiv le statut de candidat, en même temps qu’à la Moldavie, autre ex-république soviétique désireuse de fuir l’influence russe.

22 juillet

A mesure que le conflit s’enlise, la question énergétique prend des proportions toujours plus problématiques. En pleine crise inflationniste, l’Europe voit les livraisons russes baisser de 20%. Si la France voit ses réserves remplies à 75%, la mise à l’arrêt de certaines centrales nucléaires laisse craindre un hiver difficile.

12 octobre

Malgré les bombardements continus, l’Ukraine poursuit sa remarquable résistance et ne cède pas un pouce sur le plan diplomatique. En marge d’une réunion du G20, le président ukrainien répète son mantra : «Il ne peut y avoir de dialogue avec ce dirigeant russe qui n’a pas d’avenir.»

20 décembre

Des frappes de drones ont de nouveau touché Kyiv, lundi 19 décembre, coupant l’électricité et l’eau courante dans bons nombres de secteurs de la ville. Des drones que l’Iran a lui-même reconnu avoir livré à la Russie.

26 janvier

Après des semaines à repousser l’annonce, l’Allemagne a finalement cédé à la pression et confirmé la livraison de tanks lourds à l’armée de Kyiv, autorisant les pays détenteurs de ce char à faire de même.

14 février

Le conflit russo-ukrainien se poursuit également sur le plan sportif. Kyiv poursuit un intense lobbying pour interdire aux sportifs russes, non seulement de concourir aux Jeux olympiques de Paris sous le drapeau russe, mais aussi aux soutiens du régime de concourir, tout court.

13 mars

En janvier, la fédération de Russie a admis que près de 5 millions d’Ukrainiens, dont 733 000 enfants, étaient arrivés sur son sol depuis février. Parmi ceux qu’elle présente comme des «réfugiés de guerre», figurent des «déportés de force», notamment des mineurs. Les autorités ukrainiennes ont pu documenter le sort de 16 270 d’entre eux, dont «la moitié a déjà changé de noms et acquis la citoyenneté russe», selon la députée ukrainienne Lesia Zaburanna.

25 octobre

Après le massacre opéré par le Hamas en Israël le 7 octobre, l’attention médiatique s’est largement détourné des combats en Ukraine. Alors que l’Ukraine espérait une contre-offensive éclair, Kyiv n’a repris à l’automne 2023 mois que quelques kilomètres carrés de son territoire, faute de moyens, à l’heure où la guerre entre le Hamas et Israël attire davantage l’attention.