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Analyse

La guerre en Ukraine, menace réelle ou coup de bluff?

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Outre la pression mise sur l’Occident, le Kremlin utilise sa propagande pour présenter comme inévitable à l’opinion publique russe un conflit armé avec son voisin. Une stratégie qui rend tout retour en arrière difficile.
Le président russe, Vladimir Poutine, mardi à Moscou. (Mikhail Tereshchenko/AP)
publié le 23 décembre 2021 à 18h38

Le projet d’accord transmis par la diplomatie russe aux Etats-Unis le 17 décembre a tout d’un ultimatum. Par sa forme. Seize engagements, mutuels sur le papier, mais revenant dans les faits à une série de concessions unilatérales de la part de Washington : renoncement au déploiement d’armes nucléaires hors de son territoire, renoncement au stationnement de troupes «dans des régions pouvant être perçues comme une menace à la sécurité de l’autre partie», confinement des navires de guerres à leurs eaux territoriales… Un quasi-retour aux équilibres stratégiques de la guerre froide. Par l’attitude des diplomates russes, insistant sur le fait que ces points sont à accepter ou à refuser en bloc, sans laisser d’espace à la négociation. Et parce que le document tient l’Union européenne pour quantité négligeable et somme Washington de s’engager pour le reste de l’Otan. Ultimatum, surtout, parce que le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, affirme dans le même temps que la Russie «est prête à recourir à la force» faute de recevoir, d’ici un mois, les garanties qu’elle exige.

La guerre est-elle en train de devenir inévitable ? Les médias d’Etat russes, en tout cas, s’emploient à en convaincre la population. A la télévision, les propagandistes du régime dépeignent une Russie poussée à bout par les manœuvres des Occidentaux honnis et d’un pouvoir ukrainien qui ne serait que leur marionnette, forcée de se défendre les armes à la main. Le message semble