Menu
Libération
Billet

Asile à un ex-ministre polonais : la Hongrie défie à nouveau la Pologne et l’Union européenne

Article réservé aux abonnés
En accordant l’asile à un ancien ministre populiste polonais recherché pour des infractions de droit commun, Viktor Orbán paralyse un peu plus le fonctionnement de l’UE.
Viktor Orban à Sofia, en Bulgarie, vendredi 20 décembre. (Nikolay Doychinov/AFP)
par Jean Quatremer, Correspondant européen
publié le 20 décembre 2024 à 19h29

Un pas de plus vers un Hongxit de facto ? Jeudi, Viktor Orbán a, en effet, décidé d’accorder l’asile politique à un ancien vice-ministre polonais (2019-2023) et actuel député, Marcin Romanowski, membre du parti ultraconservateur «Pologne souveraine» qui a gouverné le pays en coalition avec les populistes de Droit et Justice (PiS) jusqu’en octobre 2023. Ce qui le fera échapper, tant qu’il ne franchit pas les frontières de ce petit pays, aux poursuites dont il fait l’objet en Pologne pour onze infractions présumées, notamment un détournement de fonds publics. Romanowski a demandé l’asile à Budapest après que la justice polonaise a décidé de le placer en détention provisoire pour trois mois, il y a une dizaine de jours. La décision hongroise est à la fois un bras d’honneur à la Pologne, mais aussi à l’Union européenne.

Viktor Orbán affirme, sans aucunement l’étayer, que non seulement la justice polonaise n’est pas indépendante, mais que la procédure pénale dissimule une persécution politique : le gouvernement du libéral Donald Tusk «utilis