Deux hommes, bronzés, barbus, enlacés avec une bouteille de soda à la main et la mention «l’amour c’est l’amour». Placardée dans les rues de Budapest en 2019, cette pub pour Coca-Cola a fait scandale. Des journaux conservateurs ont dénoncé à l’époque le «lobby homosexuel» et des députés proches du Premier ministre illibéral Viktor Orbán ont boycotté la boisson, avant que des activistes d’extrême droite n’essaient de bloquer l’usine locale. La multinationale a fini par retirer ses affiches. Dans la Hongrie de 2021, elle ne pourrait même plus les installer dans l’espace public.
Le Parlement hongrois devrait voter le 15 juin une nouvelle loi interdisant «la représentation et la promotion d’une identité de genre différente de celle de la naissance, d’un changement de sexe et de l’homosexualité» pour les mineurs. Il ne sera plus possible de montrer une orientation sexuelle différente de l’hétérosexualité dans un film par exemple, sans qu’il ne soit interdit aux mineurs. Les enseignants ne devront plus faire «la promotion» de l’homosexualité devant leurs élèves, ce qui revient à ne plus évoquer cette réalité. Pour ne rien arranger au symbole, ces nouvelles mesures seront introduites comme amendements à la loi contre la pédophilie.
Attaques de plus en plus virulentes
La nouvelle législation, qui a toutes les chances d’être adoptée, est «très similaire à la loi r