En Pologne, les bonnes nouvelles en matière de liberté de la presse et d’indépendance de la justice sont l’exception. «Nous avons plutôt été surpris de la décision de la cour de Varsovie», concède Jamie Wiseman, chargé de plaidoyer à l’Institut international de la presse. Mardi, celle-ci a suspendu temporairement le rachat de l’éditeur Polska Press par le groupe pétrolier PKN Orlen. «Quand on connaît la proximité entre le PDG de PKN Orlen [une société à capitaux étatiques, ndlr] et les dirigeants du parti au pouvoir Droit et justice (PiS), on ne peut que se féliciter du verdict, qui montre que l’indépendance de la justice est essentielle pour protéger la liberté de la presse», ajoute Jamie Wiseman.
Le groupe PKN Orlen avait annoncé en décembre avoir acheté Polska Press, mis en vente par l’Allemand Verlagsgruppe Passau. L’éditeur polonais possède 20 des 24 journaux régionaux, près de 120 hebdomadaires et de 500 portails d’information en ligne. Le PDG du groupe pétrolier s’était alors réjoui «d’avoir accès à 17,4 millions d’utilisateurs» des sites de Polska Press. C’est le gros lot pour le gouvernement, dirigé par les ultraconservateurs du PiS. «Ils prennent ainsi le contrô