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Libération
Récit

La longue descente aux enfers de Marioupol

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L’évacuation par les forces russes des derniers combattants ukrainiens assiégés représente l’ultime étape avant la prise de contrôle total de la ville stratégique. Retour sur trois mois de bataille sanglante.
A Marioupol, le 13 avril, au milieu de quartiers résidentiels pilonnés sans relâche par l'artillerie russe depuis le premier jour de la guerre. (Alexei Alexandrov/AP)
publié le 17 mai 2022 à 14h11

Quatre-vingt-trois jours auront suffi à réduire Marioupol à néant. Quatre-vingt-trois jours à affamer la population, détruire les habitations, déraciner les survivants. Malgré une résistance acharnée de l’armée ukrainienne, la grande ville côtière n’est plus que l’ombre d’elle-même, épuisée par un siège moyenâgeux imposé depuis les premières heures de la guerre. Moscou a misé sur le scénario du pire pour s’emparer du port stratégique, dont la prise totale lui permettrait de parachever la continuité territoriale entre le Donbass et la Crimée annexée, ainsi que le pourtour de la mer d’Azov. Depuis le début de l’invasion, l’armée russe a bombardé sans relâche la cité de 440 000 habitants (avant-guerre) pour obliger ses adversaires à capituler.

Dans les galeries souterraines de la tentaculaire aciérie Azovstal, la dernière poche de résistance de la ville, les derniers défenseurs ukrainiens ont «rempli» leur mission, a déclaré mardi l’état-major de l’armée ukrainienne dans un c