Quel symbole ! Quarante-trois ans après l’élection de Simone Veil à la présidence du premier Parlement européen élu au suffrage universel, l’Assemblée de Strasbourg vient de porter triomphalement à sa tête Roberta Metsola, députée européenne conservatrice maltaise farouchement opposée à l’avortement. Elle est seulement la troisième femme à accéder à cette fonction, après les Françaises Simone Veil (1979-1982) donc et Nicole Fontaine (1999-2002). Elle l’a emporté dès le premier tour avec une majorité absolue de 458 voix sur 703 députés. Cette élection est d’autant plus stupéfiante qu’elle est le résultat d’une entente entre les conservateurs du PPE et de groupes politiques qui proclament leur attachement aux droits des femmes, en l’occurrence les socialistes de S & D et les libéraux de Renaissance (dont fait partie LREM) et qu’elle a lieu dans une enceinte comptant 40,5 % de femmes…
Le triomphe de Roberta Metsola n’avait rien d’inéluctable, mais les groupes politiques ont laissé les petits calculs politiciens l’emporter sur leurs principes. Il faut savoir, pour comprendre la palinodie qui vient d’avoir lieu, qu’en début de législature, en juin 2019, un accord a été signé entre le PPE, S & D et Renew afin de permettre une répartition harmonieuse des postes (présidence du Parlement, vice-présidences, questeurs, présidences de commission, etc.). En effet, dan