Au Bélarus, les rideaux des isoloirs sont faits pour rester ouverts. Pour plus de commodité, ils sont d’ailleurs généralement retirés. Dans le pays d’Alexandre Loukachenko, le vote est une science exacte qui pointe toujours dans la même direction : celle du régime. Ce dimanche, s’y est tenu un nouveau scrutin. Pour éviter de malencontreuses erreurs au moment de cocher les cases, le référendum ne comportait qu’une seule question : «Acceptez-vous les amendements et les ajouts à la Constitution ?» La participation affichée (78%) et le score du «oui» (65%) ont été modestes, par rapport aux standards locaux et aux sondages de la télévision d’Etat qui annonçaient une victoire avec 99,25% des voix.
Mais plus que les chiffres, qui n’ont probablement qu’un rapport lointain à la réalité, ce sont les modifications constitutionnelles, cachées pêle-mêle dans une seule interrogation, qui importent. Avec ce vote, réclamé de longue date par le parrain russe du régime, le Bélarus s’est un peu plus mis dans la main de Moscou. La nouvelle Constitution ne mentionne plus le statut de neutralité du pays, ni sa dénucléarisation, inscrits dans la loi fondamentale à la chute de l’URSS. Le champ est laissé libre pour