La Moldavie est un pays à la croisée des mondes. L’Etat a été soviétique avant d’être indépendant, et privé d’une part de son territoire – la Transnistrie séparatiste – à peine la nouvelle République proclamée. La population parle en grande majorité le roumain mais aussi très souvent le russe. L’Union européenne (UE) y finance des programmes de développement, mais le pays est toujours resté une cible privilégiée de l’influence, voire de l’ingérence russe.
Pourtant, depuis l’invasion de l’Ukraine, la Moldavie a entrepris de faire sauter un à un tous les liens qui la rattachaient à Moscou. Sous l’impulsion du gouvernement pro-européen, Chisinau regarde résolument vers l’Ouest. Le pays s’est porté candidat à l’UE en 2022, quelques semaines après l’Ukraine. Ce mercredi, la Commission européenne a donné son feu vert à l’ouverture des négociations d’adhésion pour les deux pays, première étape d’un long processus.
Pour aboutir à ce résultat, la Moldavie a bien sûr lancé des réformes internes mais elle a surtout envoyé des signaux géopolitiques très clairs à Bruxelles, comme son départ de la Communauté des Etats indépendants, une organisation régionale dominée par Moscou. En l’