Un mois et demi plus tard, on connaît enfin l’origine de la panne qui a plongé les deux pays dans le chaos pendant plusieurs heures. Elle a été provoquée par «un phénomène de surtensions» sur le réseau ayant entraîné «une réaction en chaîne», selon les résultats d’un rapport rendu public ce mardi 17 juin par le gouvernement espagnol. «La coupure du 28 avril dernier a eu une origine multifactorielle», a expliqué la ministre de la Transition écologique Sara Aagesen. «Le système ne disposait pas d’une capacité suffisante de contrôle de la tension» ce jour-là, a déclaré la ministre.
Décryptage
Le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez avait annoncé la création d’une commission d’enquête chapeautée par le ministère de la Transition écologique au lendemain de la panne, en invitant les habitants à «ne pas spéculer» dans l’attente des résultats détaillés. Il avait ensuite précisé que ses conclusions pourraient ne pas être connues avant plusieurs mois, au vu de la complexité de cet incident.
«Phénomènes complexes»
Evoquant une série de «phénomènes complexes», Sara Aagesen a pointé lors de son intervention le rôle du gestionnaire du réseau espagnol REE, mais aussi de certaines entreprises énergétiques, qui ont déconnecté leurs centrales du système de «façon inappropriée […] pour protéger leurs installations».
En outre, «le système ne disposait pas d’une capacité suffisante de contrôle de la tension» ce jour-là, en raison notamment d’un défaut de programmation de ces capacités, a poursuivi la ministre, en insistant sur le fait que l’Espagne dispose en théorie d’un réseau suffisamment solide pour faire face à ce type de situation. En raison de ces erreurs d’appréciations, «nous sommes arrivés à un point de non-retour avec une réaction en chaîne incontrôlable» qui n’aurait pu être contrôlée que «s’il y avait eu auparavant» des mesures prises pour absorber les problèmes de surtension, a explicité Sara Aagesen.
Reportage
Après l’incident, plusieurs hypothèses avaient été avancées pour expliquer cette panne inédite, dont celle d’une cyberattaque - rapidement écartée par les autorités - et celle d’une défaillance du réseau générée par un excès de production d’énergie solaire.
Des hypothèses à nouveau écartées mardi par Sara Aagesen, qui a toutefois précisé que des «vulnérabilités» et des «carences» avaient été repérées dans le dispositif de sécurisation du réseau électrique espagnol, pour lesquelles des mesures correctives vont être proposées.
Mis à jour à 15 heures avec davantage de contexte et d’explications.