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Analyse

La Pologne, nouveau moteur géopolitique européen

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Face à Paris et Berlin, plongées dans la paralysie politique, Varsovie tente de s’imposer comme acteur de premier plan et assumera la présidence tournante de l’Union européenne ce 1er janvier 2025.
Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, à Bruxelles, le 19 décembre 2024. (John Thys/AFP)
par Patrice Senécal, correspondant à Varsovie
publié le 31 décembre 2024 à 13h23

Un contexte géopolitique des plus explosifs, sur fond de guerre qui fait rage à ses portes. La Pologne de Donald Tusk s’apprête à prendre le gouvernail d’une Europe plongée dans l’incertitude, avec un moteur franco-allemand en panne, un désengagement militaire de Washington appréhendé, et alors que l’armée de Kyiv enchaîne les déconvenues sur le champ de bataille. La période s’annonce particulièrement turbulente, de l’avis même du Premier ministre polonais. «Nous pourrions être confrontés à des événements décisifs en matière de guerre et de paix», a déclaré Tusk début décembre, ajoutant qu’une «correction profonde de certaines priorités européennes» était nécessaire.

Alors que s’achève la tumultueuse présidence tournante de Budapest, marquée par des échanges intempestifs entre le Hongrois Viktor Orban et le maître du Kremlin, c’est au tour de Varsovie de piloter l’UE, pour six mois, à compter du 1er janvier 2025. Un rôle qui lui permettra d’imposer ses priorités, à savoir le renforcement de la souveraineté européenne et de ses capacités de défense, l’intensification de l’aide à l’Ukraine e