Lundi 8 juillet, il y avait quelque 600 enfants en traitement, dans les différentes ailes de l’hôpital Okhmatdyt de Kyiv, à la seconde où le missile de croisière russe explosa. Il est tristement miraculeux que le bilan définitif, deux morts, dont un médecin et un parent, ainsi que 32 blessés, dont des enfants, soit si bas, sans doute grâce à la diligence professionnelle des soignants. Mais l’image du pavillon des dialysés, écrasé au pilon Kh-101, restera sans doute comme l’un des instantanés de cette guerre, comme le fut celle de la maternité bombardée de Marioupol en mars 2022. Eclipsant même le drame de la clinique Isida, survenu le même jour : sur la rive gauche de Kyiv, lundi midi, la foutue loi de la gravité des missiles interceptés a tué huit personnes, dont cinq personnels médicaux et administratifs.
Trois jours plus tard, l’émotion et la colère ne sont pas retombées, mais la société ukrainienne, ébranlée, surmenée par deux ans de guerre, a aussi partiellement retrouvé certains de ses réflexes de solidarité qui lui ont toujours permis de surmonter les instants critiques. Lundi, dans l’heure qui