La Russie a annoncé ce mardi 25 juin bloquer l’accès à 81 médias européens sur son territoire, parmi lesquels figurent des titres comme Libération, le Monde et la Croix. Le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré ce mardi 25 juin qu’il interdisait «l’accès depuis le territoire de la Fédération de Russie aux ressources de radiodiffusion d’un certain nombre de médias des Etats membres de l’UE et des opérateurs de médias soviétiques en général, diffusant systématiquement de fausses informations sur le déroulement de l’opération militaire spéciale», selon la terminologie officielle en vigueur pour parler de la guerre en Ukraine.
Cette mesure se veut une réponse au «harcèlement politique des journalistes nationaux» et aux «interdictions injustifiées des médias russes dans l’espace de l’UE». En France, des médias comme l’Express, Radio France, l’AFP, ainsi que les chaînes LCI, CNews et Arte sont également concernés. Parmi les autres médias étrangers affectés figurent les allemands Der Spiegel, Die Zeit, l’espagnol El País, les italiens la Stampa, la Repubblica, ainsi que les médias paneuropéens Politico et EUobserver.
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Moscou a justifié cette décision par la nécessité de répondre aux actions de l’Union européenne et de ses pays membres, qualifiant ces mesures de «contre-mesures miroir et proportionnelles». Selon le ministère russe des Affaires étrangères, «la responsabilité d’un tel développement incombe uniquement aux dirigeants de l’Union européenne et aux pays de cette association qui ont soutenu une telle décision».
Une décision dénoncée par le département d’Etat américain : «C’est un nouveau signe de la répression du journalisme par le gouvernement russe, qui a peur que son propre peuple entende la vérité sur les actions de la Russie», martèle auprès de la presse le porte-parole Matthew Miller.
Les Vingt-Sept s’étaient accordés mi-mai pour sanctionner quatre médias russes – Voice of Europe, RIA Novosti, Izvestia et Rossiïskaïa Gazeta –, accusés par Bruxelles de diffuser de la propagande pro-Kremlin. Les sanctions prises par l’UE doivent aussi inclure une «interdiction du financement russe des médias, des ONG et des partis politiques de l’UE», avait alors précisé la commissaire européenne chargée des Valeurs et de la Transparence, Vera Jourova.
Mis à jour à 20h28 avec la réaction du département d’Etat américain.