«Demander des comptes au président Vladimir Poutine.» La promesse des pays du G7, réunis en urgence mardi, au lendemain d’une salve de missiles russes ayant visé de nombreuses villes ukrainiennes, a dû faire sourire le maître du Kremlin. Lui qui, depuis près de huit mois, et en dépit des vagues multiples et douloureuses de sanctions occidentales, mène sans ciller une guerre féroce à son voisin. Lui, encore, qui s’apprête à déployer sur le front des centaines de milliers de mobilisés, sans la moindre considération pour cette jeunesse russe qu’il sacrifie.
A ses alliés du G7, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, chef de guerre d’une nation agressée qui s’est révélée autrement plus coriace à asservir que Poutine et ses généraux ne l’avaient anticipé, n’a pas tant demandé des comptes que des moyens. En particulier pour atténuer la menace venue du ciel, où les Russes conservent l’avantage. «Je vous demande de renforcer l’effort général pour aider financièrement à la création d’un bouclier aérien pour l’Ukraine», a-t-il plaidé.
Un «bouclier aérien» ? La demande convoque le souvenir des premiers jours de la guerre, quand le même Zelensky réclamait à ses alliés l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne, une «no-fly zone», pour juguler la menace de l’aviation russe. Mais abattre des appareils russes ferait automatiquement des Occidentaux des cobelligérants. Inenvisageable fin février, cette option le demeure aujourd’hui. Le président Zelensky en est conscient.