Depuis la mort de son mari, Alexeï Navalny, dans les geôles arctiques russes en février dernier, Ioulia Navalnaïa avait été propulsée sur le devant de la scène politique. Elle avait alors juré de reprendre le flambeau du dissident, ennemi numéro un de Vladimir Poutine. Une ambition que semble vouloir stopper le Kremlin : ce mardi 9 juillet, la Russie a annoncé avoir émis un mandat d’arrêt contre l’opposante en exil. Elle est accusée de «participation à un groupe extrémiste».
«Ioulia Borissovna (Navalnaïa) s’est soustraite à l’enquête préliminaire et a donc été inscrite sur la liste des personnes recherchées», a alors annoncé le service de presse des tribunaux de Moscou sur Telegram. Le tribunal Basmanny de Moscou a aussi ordonné par contumace le placement en détention provisoire de l’opposante, qui réside à l’étranger.
Sur le réseau social X, Ioulia Navalnaïa s’est immédiatement opposée à cette décision de justice, que le Kremlin qualifierait de «procédure habituelle» selon elle. «Un agent étranger, puis une affaire pénale, puis une arrestation ? ! Lorsque vous écrivez à ce sujet, n’oubliez pas d’écrire l’essentiel : Vladimir Poutine est un meurtrier et un criminel de guerre. Sa place est en prison, et pas quelque part à La Haye dans une cellule confortable avec une télévision, mais en Russie - dans la même colonie et la même cellule de 2 mètres sur 3 dans laquelle il a tué Alexeï», poursuit l’opposante. Reprenant la continuité du mouvement d’Alexeï Navalny, Ioulia Navalnaïa appelle régulièrement les partisans de l’opposant à ne pas perdre espoir et dénonce régulièrement sur les réseaux sociaux le pouvoir russe et le sort des dissidents en Russie.
Profil
L’ex-bras droit d’Alexeï Navalny, Léonid Volkov, également en exil à l’étranger, a quant à lui salué ironiquement ce mardi la décision de la justice russe. «Une belle reconnaissance de la détermination de Ioulia à poursuivre le combat d’Alexeï», a-t-il écrit sur X.
La répression en Russie ces dernières années a jeté la quasi totalité des opposants d’envergure derrière les barreaux ou les a poussés vers l’exil à l’étranger. Des milliers de Russes ordinaires ont également été arrêtés pour des actes de protestation ou leur critique de l’offensive en Ukraine, et nombre d’entre eux ont été condamnés à de très lourdes peines.