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Libération
Reportage

«La santé des entreprises est meilleure que le moral du pays» : l’économie allemande mise sur le conservateur Friedrich Merz pour redécoller

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Après deux années de récession consécutives et à quatre jours d’élections législatives anticipées très attendues, l’économie allemande est plongée dans le doute. Mais les fondamentaux restent bons pour une relance de la croissance.
Friedrich Merz, principal candidat et président de la CDU lors d'un débat télévisé avec ses concurrents aux élections législatives du 23 février, à Berlin. (Michael Kappeler/AFP)
par Christophe Bourdoiseau, envoyé spécial à Hennigsdorf (Brandebourg)
publié le 19 février 2025 à 10h31

Qui parle de crise en Allemagne ? Sûrement pas Mathis Menzel ! Le patron de cette entreprise familiale de 70 employés reste confiant dans l’avenir de l’économie de son pays. «Je cherche des ingénieurs, des soudeurs ou des laqueurs. J’embauche immédiatement», dit-il, plus concerné par la pénurie de main-d’œuvre. L’entreprise familiale, qui porte son nom et fabrique des moteurs électriques, est située dans une zone industrielle de Hennigsdorf, en périphérie de Berlin. Il vient d’inaugurer le nouveau siège avec plusieurs hangars de production ultramodernes. «On va en ouvrir bientôt un autre», dit-il.

L’ambiance chez Menzel contraste avec la déprime ambiante. Pour la deuxième année consécutive, l’Allemagne est en récession (-0,2 % en 2024 et -0,3 % en 2023). En cause : la hausse du prix de l’énergie liée à la guerre en Ukraine (le pays était très dépendant du gaz russe), du coût du travail (forte hausse des salaires), la baisse de la consommation et surtout la stagnation des exportations face au retour du protectionnisme. «On ne peut pas encore parler de crise économique, analyse Marcel Fratzscher, président de l’institut de recherche économique de Berlin. Nous avons plutôt affaire à une stagnation et à une transition. La santé des entreprises e