Un peu d’espoir pour Kyiv, à la peine dans la guerre que lui livre Moscou. Ce mardi 20 février, à quelques jours du deuxième anniversaire de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la Suède a annoncé un nouveau paquet d’aide militaire record à Kyiv, le quinzième accordé par Stockholm depuis le début du conflit. Ce soutien prendra la forme d’équipements militaires d’un montant de 7,1 milliards de couronnes, soit environ 633 millions d’euros.
«La raison pour laquelle nous continuons à soutenir l’Ukraine est une question d’humanité et de décence. La Russie a déclenché une guerre illégale, non provoquée et injustifiable», a déclaré en conférence de presse le ministre suédois de la Défense, Pål Jonson. «La situation en Ukraine est difficile», a estimé le ministre, qui a promis de soutenir Kyiv aussi longtemps que nécessaire.
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Munitions d’artillerie, navires de guerre, mines et torpilles sous-marines, missiles antichars, grenades et systèmes antiaériens composent la majeure partie de cette aide. Réclamés par Kyiv, ces équipements permettront aux soldats ukrainiens de faire face à l’offensive des troupes russes, déployées en nombre sur le terrain. Contrainte de leur abandonner le 17 février la ville d’Avdiivka, à l’est du pays, l’armée ukrainienne manque d’hommes, d’armes – en particulier d’artilleries et de capacités à longue portée – et surtout de munitions. Elle souffre du blocage au Congrès américain, où une enveloppe d’aide de 60 milliards de dollars (environ 55 milliards d’euros) est toujours gelée par une guerre intestine entre élus conservateurs.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a tout de même obtenu, le 16 février, des signatures d’accords de sécurité bilatéraux avec Berlin et Paris. L’accord franco-ukrainien prévoit notamment une aide militaire supplémentaire allant «jusqu’à trois milliards d’euros» pour 2024 de la part de Paris, selon Emmanuel Macron.
«Il y aurait des conséquences directes sur notre sécurité si Poutine gagne»
Cette nouvelle aide du gouvernement suédois est aussi un gage de sécurité à long terme pour le pays scandinave. «Il y aurait des conséquences directes sur notre sécurité si Poutine gagne» la guerre, a avancé lors de la conférence de presse Mikael Oscarsson, du Parti chrétien-démocrate membre de la coalition gouvernementale.
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La Suède, qui a renoncé à sa neutralité historique après l’invasion russe en Ukraine, reste pour le moment dans l’antichambre de l’Otan, auquel elle a demandé l’adhésion en mai 2022. Son entrée dans l’organisation militaire est suspendue à la décision du Parlement hongrois, qui devrait se prononcer lundi 26 février, après des mois d’atermoiements.