C’est la «plus importante opération» de ce type en Allemagne depuis la fin du conflit, avait prévenu la municipalité. La ville de Cologne, située en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, a été placée en état d’urgence au petit matin de ce mercredi 4 juin. Le centre-ville, qui s’étend des deux côtés du Rhin, a été bouclé. La raison : trois bombes de la Seconde Guerre mondiale, qui ont pu être désamorcées avec succès, a-t-on appris en fin de journée. Une opération menée avec succès et qui a causé au passage la plus grande évacuation depuis la guerre dans le pays. Plus de 20 000 personnes avaient dû quitter les lieux depuis 8 heures ce matin.
«Malgré l’énorme défi à relever, tout s’est déroulé presque sans encombre», a salué en fin de journée la mairie de la métropole qui compte plus d’un million d’habitants. Lundi 2 juin, alors qu’ils travaillaient sur le chantier naval de Deutz, des ouvriers ont découvert trois ogives de fabrication américaine : deux bombes de 1 000 kilos et une de 500 kilos, équipées d’un détonateur à impact. Pour neutraliser les bombes, le service de déminage de Düsseldorf a été spécialement missionné.
Sol truffé de bombes
Outre les habitants de Cologne résidant dans la zone de la vieille ville, forcés de quitter leur domicile, l’évacuation a concerné également un hôpital, deux maisons de retraite, une gare, plusieurs entreprises, de nombreux restaurants et hôtels, neuf écoles et des crèches. L’importante gare de Cologne Messe-Deutz a été fermée. Plusieurs ponts, ainsi que la circulation des trains et des tramways de la ville, ont partiellement été interdits à la circulation. Le siège de la chaîne de télévision RTL, situé dans le parc des expositions historiques de Cologne, s’est trouvé également dans la zone d’évacuation et avait prévu de diffuser des programmes enregistrés.
Les opérations de déminage de ce type sont monnaie courante à Cologne, même s’ils n’ont jamais connu une telle ampleur. La ville fut l’une des plus bombardées de la Seconde Guerre mondiale. C’est sur Cologne, dans la nuit du 30 au 31 mai 1942, que la Royal Air Force britannique a lancé son premier raid de mille bombardiers visant l’Allemagne.
A lire aussi
Quatre-vingts ans après la fin de la guerre, le sol des villes allemandes reste truffé de bombes non explosées. Elles sont régulièrement découvertes au cours de chantiers de construction. A l’inverse de la France qui prône une stratégie de réponse au cas par cas au gré des trouvailles, l’Allemagne dispose d’un service dédié à la recherche active de ces vestiges explosifs.
En 2017, la découverte à Francfort d’une énorme bombe de 1,4 tonne avait entraîné l’évacuation de milliers de personnes. En décembre 2021, un engin avait explosé sur un chantier proche de la gare de Munich, faisant quatre blessés et interrompant le trafic ferroviaire.
Mise à jour à 20 h 17 : l’opération de déminage a été menée avec succès.