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Analyse

L’Allemagne face à l’extrême droite : le sursaut de la société civile

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Depuis l’électrochoc d’une conférence secrète entre cadres de l’AfD et néonazis, les Allemands se mobilisent massivement pour défendre la démocratie et la diversité. Ce week-end encore, des milliers de personnes ont manifesté.
Entre 150 000 et 300 000 personnes ont manifesté contre l'extrême droite samedi 3 février à Berlin. (Ingmar Björn Nolting/Libératiopn)
par Christophe Bourdoiseau, correspondant à Berlin
publié le 4 février 2024 à 20h58

Malgré la pluie samedi 3 février, les manifestants sont venus encore plus nombreux que la semaine précédente ; entre 150 000 et 300 000. Ils se sont déployés tout autour du Reichstag à Berlin, le siège de l’assemblée fédérale, pour faire «barrage à l’extrême droite».

Pour beaucoup, c’est un grand soulagement de voir autant de monde «défendre le cordon sanitaire». «Vous voyez, l’extrême droite ne représente pas le peuple», lâche Wolfgang Thierse, l’ancien président social-démocrate de l’assemblée fédérale, en montrant la foule sur ce lieu historique. C’est ici qu’Adolf Hitler, avec le soutien d’élites conservatrices complices, a obtenu les pleins pouvoirs le 23 mars 1933 dans l’opéra Kroll, en face du Reichstag brûlé un mois plus tôt par les nazis.

La réaction de la société civile face à la montée en puissance de l’AfD (Alternative für Deutschland), un ancien parti d’eurosceptiques vampirisé par les identitaires et néonazis, est historique. A l’appel des églises, des syndicats, des ONG, d’activistes climatiques mais aussi d’associations sportives, des mi