Des valises sont posées devant les comptoirs d’enregistrement. Elles n’appartiennent pas à des touristes mais à des réfugiés. L’ancien aéroport de Tegel à Berlin, fermé il y a deux ans, s’est transformé en mars en centre de premier accueil pour les Ukrainiens. Les anciens guichets de Lufthansa et d’Air France ont été transformés en boutiques de vêtements, en snacks ou en «point vétérinaire» pour les animaux de compagnie. Dans l’ancien McDonald’s, réaménagé en crèche, on peut lire sur les dessins d’enfants affichés au mur : «Ma patrie, c’est l’Ukraine» ou encore «Merci l’Allemagne».
Hébergés dans les anciennes salles d’attente de cet aéroport désaffecté, ils sont là seulement pour quelques jours, parfois quelques heures, le temps de s’enregistrer et de trouver un hébergement. Sur le tarmac, d’où les Berlinois s’envolaient autrefois par millions pour passer des vacances à Majorque, le matériel d’embarquement est en train de rouiller à côté des toilettes mobiles installées pour les 200 travailleurs du centre d’accueil. Une grande tente a été dressée pour l’enregistrement des dizaines – voire des centaines – de réfugiés qui arrivent chaque jour par navette depuis la gare centrale de Berlin.
«L’hiver qui arrive»
Sur une table, des enfants jouent avec des peluches, des Lego ou des crayons de couleur. Derrière un comptoir, un agent imprime des billets de train pour