Elle a roulé dans les rues de Bethléem, transportant le pape lors de sa visite en Palestine en 2014. Elle quadrillera la bande de Gaza dès qu’Israël réautorisera l’acheminement de l’aide humanitaire : une des papamobiles de François va être transformée en unité de santé mobile pour les enfants malades dans l’enclave palestinienne. C’était l’une des dernières volontés du souverain pontife décédé fin avril.
Pendant son pontificat, le pape François, décédé à l’âge de 88 ans le 21 avril, a porté une attention particulière à la situation à Gaza, s’exprimant à de nombreuses reprises en faveur d’une solution à deux Etats. Depuis le début de la riposte israélienne dans l’enclave palestinienne, il avait pris l’habitude d’appeler chaque soir les deux prêtres de la paroisse catholique de la Sainte-Famille de Gaza. Une attention qui, selon l’analyste politique Khalil Sayegh dans la Croix, a permis à de nombreuses familles d’avoir le sentiment que «quelqu’un, quelque part, se souciait réellement d’eux… Là où la majorité des institutions mondiales ont failli».
Les travaux sur la papamobile sont déjà en cours, selon l’organisation humanitaire Caritas Jérusalem. Elle sera dotée d‘une équipe de médecins et équipée en kits de suture, seringues, oxygènes et vaccins, afin de fournir des soins médicaux directement à ceux qui en sont privés. Le véhicule pourrait être opérationnel en cas de réouverture du couloir humanitaire.
Contacté par l’AFP, le secrétaire général de Caritas Suède, Peter Brune décrit cette initiative comme «une intervention concrète et vitale, alors que le système de santé de Gaza est presque complètement effondré». Dans la nuit de dimanche 4 à lundi 5 mai, les dirigeants israéliens ont évoqué une possible reprise de l’aide humanitaire, bloquée aux portes de Gaza depuis plus de deux mois. Mais cette annonce s’accompagne d’un projet d’intensification de l’offensive militaire à Gaza.
Selon Peter Brune, c’est le cardinal Anders Arborelius qui serait venu chuchoter cette idée à l’oreille du pape. En principe, les automobiles vaticanes sont destinées à rejoindre des musées ou être vendues aux enchères, puis les bénéfices reversés à des œuvres de charité. Mais cette fois, le Suédois a proposé une autre solution, que le pape a approuvée. Proche de ce dernier sur la question des migrations, Arborelius fait aujourd’hui partie des noms régulièrement cités pour lui succéder.