La France a procédé mercredi 22 mai à son premier tir d’essai de la version rénovée de son missile air-sol de moyenne portée (ASMP), censé pouvoir porter une charge nucléaire. Pour rappel, les ASMP font partie des missiles de croisière, tirés vers une cible sur terre ou sur mer qu’ils atteignent en volant dans l’atmosphère.
Dépourvu de toute charge militaire, ce missile ASMPA-R a été tiré par un avion de combat Rafale des forces aériennes stratégiques (FAS) au cours d’un exercice mené «au-dessus du territoire national», «au terme d’un vol représentatif d’un raid nucléaire», détaille le ministère. L’opération était «prévue de longue date», à en croire le ministre des Armées Sébastien Lecornu. Sur X, il félicite «l’ensemble des forces, équipes du ministère et partenaires industriels engagés».
Opération Durandal : un Rafale des Forces aériennes stratégiques vient de réaliser avec succès le premier tir d’essai en vol d’un missile nucléaire supersonique ASMPA rénové, sans charge embarquée.
— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) May 22, 2024
Cette opération, prévue de longue date, concrétise l’ambition prévue en loi de… pic.twitter.com/DvEX3h62PV
Le programme de rénovation de ce missile, conduit par la Direction générale de l’armement (DGA), a permis de renforcer ses «performances intrinsèques» et de maintenir «la crédibilité de la composante nucléaire aéroportée de la dissuasion» française, conformément aux objectifs de la dernière loi de programmation militaire.
Ladite loi, qui couvre la période 2024-2030, a notamment pour but de «garantir la crédibilité de la dissuasion française dans la durée». Cette loi a de fait sanctuarisé la dissuasion nucléaire comme clé de voûte de la défense française, en affectant 13 % des crédits militaires sur cette période à sa modernisation et à sa pérennisation. Les armées françaises doivent disposer d’un missile air-sol nucléaire de quatrième génération à l’horizon 2035.