Une fine ligne claire est apparue sur la rivière Pripiat, tout au sud du Bélarus, dans la nuit du 14 au 15 février. Un pont provisoire, montrent les images satellites. A vol d’oiseau, il n’est situé qu’à 6 kilomètres de la frontière ukrainienne, et à peine plus de la ville abandonnée de Pripiat et de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Sur les photos, on ne distingue pas de soldats, seulement des traces de pneus et d’engins, mais elles suffisent à renforcer encore les craintes d’une attaque sur l’Ukraine, ou au moins d’une tentative de déstabilisation du pays, alors qu’ont lieu au Bélarus d’importants «exercices militaires» conjoints avec l’armée russe.
Depuis des mois, le gouvernement ukrainien, le secrétariat d’Etat américain et des analystes militaires envisagent ouvertement l’hypothèse d’une invasion russe menée sur plusieurs fronts, de la Crimée au Bélarus en passant par le Donbass. A partir de l’automne, la présence militaire russe au Bélarus, jusque-là anecdotique, s’est renforcée et Alexandre Loukachenko, l’autocrate au pouvoir, a affiché un soutien sans faille à Moscou en affirmant po