Plusieurs millions d’euros de pots-de-vin, versés par des criminels français, russes, ukrainiens ou encore chinois à des hauts fonctionnaires moldaves entre 2022 et 2024, pour échapper à des demandes d’extradition : ce scandale de corruption visant le bureau de l’Organisation internationale de police criminelle (Interpol) en Moldavie, partiellement dévoilé le 4 juin, revêt des airs de roman policier.
Des dizaines de criminels auraient bénéficié d’un schéma de corruption pour bloquer des notices rouges diffusées par Interpol, qui permettent d’extrader des criminels fugitifs à la suite d’une demande formulée par un pays membre sur la base d’un mandat d’arrêt. L’enquête conjointe a été ouverte par le Parquet national financier français après un signalement de l’organisation elle-même. Y participent aussi le Parquet anticorruption moldave et les services de police et de renseignement américains et britanniques. «Le principe est de faire obtenir à des fugitifs un statut de demandeur d’asile ou de réfugié politique, puisque le motif politique est susceptible de faire obstacle à un processus d’extradition, et donc à une notice rouge», explique le Procureur de la République financier, Jean-François Bohnert.
«Des fonctionnaires publics directement impliqués»
«Nous avons rapidement constaté que la plupart des criminels ayant déposé u