C’est jour d’élection russe dimanche 17 mars et deux mondes se font face rue Pikk, dans la vieille ville de Tallinn. Face à la grande porte de l’ambassade de Moscou, sous le drapeau national qui claque insolemment au vent, des opposants à la guerre et au Kremlin discourent devant des portraits d’Alexeï Navalny et des affiches qui réclament plus de chars pour l’Ukraine. Ils sont souvent jeunes et sûrs d’eux. Au micro, ils scandent en chœur et en russe «gloire à l’Ukraine» ou «la Russie sera libre». A quelques mètres à peine, devant l’entrée de service, se tient un autre groupe, plus âgé. Ils forment une longue file silencieuse qui s’enroule presque tout autour du pâté de maisons, sous l’averse de neige mouillée. Eux attendent pour voter aux élections. Pour Vladimir Poutine ou pour l’un des trois autres candidats cooptés par le système.
Tout sépare ces deux gr