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Le directeur de cabinet de Manuel Valls prend la tête du gouvernement de Monaco

Le prince Albert II a nommé ministre d’Etat ce jeudi 3 juillet l’ancien préfet Christophe Mirmand. Selon la tradition, cette fonction est habituellement réservée à une personnalité française.
Christophe Marmand, à Marseille, le 31 août 2023. (Anne-Sophie Nival/Hans Lucas.AFP)
publié le 3 juillet 2025 à 15h56

Fin de crise sur le rocher. Le prince Albert II de Monaco a nommé Christophe Mirmand nouveau chef du gouvernement, a annoncé le palais princier ce jeudi 3 juillet. Avec cette nomination, la principauté renoue avec un profil classique d’ancien préfet qui sera chargé de ramener un peu de stabilité après des mois d’incertitude et de polémiques. L’énarque de 63 ans, qui prendra ses fonctions le 21 juillet, était directeur de cabinet du ministre des Outre-Mer, Manuel Valls, depuis janvier.

Par le passé, Christophe Mirmand a aussi occupé les fonctions de préfet des Alpes-Maritimes, de la Corse, de la région Bretagne et de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. «Sa grande expérience, son professionnalisme et sa rigueur constituent des atouts déterminants pour accompagner la principauté dans ses défis actuels et à venir», a assuré le palais dans son communiqué. Nommé par le prince, le chef du gouvernement, qui a le titre de «ministre d’Etat», est traditionnellement une personnalité détachée par la France, chargée de conduire la politique et d’assurer l’administration du tout petit territoire méditerranéen de 38 000 habitants.

La fin d’une longue période de flou

Après une succession d’anciens préfets aux profils plutôt gestionnaires, Albert II avait innové l’an dernier en choisissant Didier Guillaume, un ancien maire, président de conseil général, sénateur et ministre de l’Agriculture (2018-2020). Ce profil plus politique avait vite séduit à Monaco et après la mort prématurée de l’ancien socialiste en janvier, le prince avait mis cinq mois pour choisir Philippe Mettoux, conseiller d’Etat, directeur juridique de la SNCF et ancien collaborateur de Dominique de Villepin.

Mais l’ex-procureur, qui devait prendre ses fonctions le 4 juillet, a renoncé fin juin en dénonçant dans un communiqué «des forces négatives et contraires déjà à l’œuvre pour faire perdurer les pratiques archaïques du passé». La magistrate monégasque Berro-Amadeï, en fonction depuis le 10 janvier, avait donc dû prolonger son intérim.

La rhétorique de l’ex-futur ministre d’Etat avait ravivé la bataille médiatico-judiciaire qui fait rage depuis plusieurs années à Monaco, impliquant d’anciens proches du prince désormais écartés et accusés de malversations, qui dénoncent en retour une mainmise du magnat de l’immobilier Patrice Pastor sur le Rocher. Selon le quotidien la Lettre et le Canard Enchaîné, les obstacles sont en fait plutôt venus de l’Elysée, qui n’avait pas été informé au préalable du choix d’Albert II et qui a poussé pour qu’il change d’avis.