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Le français Naval Group officialise la vente de quatre sous-marins Barracuda aux Pays-Bas

Le groupe français a officialisé lundi 30 septembre la vente de quatre de ses sous-marins de dernière génération dans le cadre du renouvellement de la flotte néerlandaise. Le projet est estimé à plusieurs milliards d’euros.
Modèle en coupe d'un sous-marin nucléaire d'attaque Barracuda au chantier naval de Naval Group SA à Cherbourg, en France, le mercredi 26 avril 2023. (Cyril Marcilhacy/Bloomberg.Getty Images)
publié le 1er octobre 2024 à 7h14

Un gros succès à l’export se confirme pour Naval Group : le français a officialisé lundi 30 septembre la vente de quatre sous-marins de dernière génération aux Pays-Bas, dans le cadre du renouvellement de la flotte néerlandaise, un projet de plusieurs milliards d’euros. Malgré le changement de gouvernement aux Pays-Bas, le groupe public français choisi par La Haye en mars concrétise ainsi l’exportation de son sous-marin Barracuda, dont 12 exemplaires avaient été vendus à l’Australie avant que Canberra n’annule le contrat en 2021.

Gijs Tuinman, secrétaire d’État néerlandais à la Défense, et Pierre Eric Pommellet, PDG de Naval Group, ont signé lundi «l’accord de livraison relatif au programme de remplacement des sous-marins néerlandais» sur le chantier de Den Helder (Pays-Bas), a annoncé Naval Group dans un communiqué. Le montant du contrat n’a pas été dévoilé, mais Christophe van der Maat, alors secrétaire d’Etat néerlandais à la Défense, avait déclaré à l’AFP en mars que le budget du projet était de 5,6 milliards d’euros, et que l’offre de Naval Group était «inférieure» à ce montant.

Orka, Zwaardvis, Barracuda et Tijgerhaai

En mars, les Pays-Bas avaient annoncé avoir choisi le groupe français au détriment notamment du tandem formé par le Suédois Saab et le Néerlandais Damen, dans le cadre d’un programme de renouvellement de la flotte en service depuis le début des années 1990. La compétition opposait Naval Group, allié au néerlandais Royal IHC, à l’allemand Thyssenkrupp Marine Systems (TKMS), et au suédois Saab qui a fait alliance avec le constructeur naval néerlandais Damen. «Naval Group est honoré d’avoir été choisi par l’un des opérateurs de flotte sous-marine les plus avancés de l’OTAN, répondant à des exigences opérationnelles et techniques élevées», a déclaré Pierre Eric Pommellet, cité dans le communiqué.

Les sous-marins Barracuda sont très silencieux, ce qui les rend difficiles à détecter. Avec des capacités avancées en termes de détection et de puissance de feu, ils vont jouer un rôle clé dans la protection des eaux territoriales du pays et des routes maritimes, essentielles à la liberté du commerce. Les sous-marins Orka, Zwaardvis, Barracuda et Tijgerhaai, que fournira Naval Group «donneront à la Marine royale néerlandaise une longueur d’avance dans le domaine de la lutte sous-marine», a souligné lundi Jan Willem Hartman, commandant de l’agence gouvernementale néerlandaise COMMIT.

Ils doivent remplacer les quatre sous-marins de classe Walrus lancés au début des années 1990 et dont le premier a été retiré du service à l’automne dernier pour que ses pièces puissent servir à l’entretien des autres. Les deux premiers Barracuda doivent entrer en service dans les dix ans suivant la signature du contrat. Selon le quotidien La Tribune, les deux derniers devront être livrés avant fin 2039. Interrogé par l’AFP, Naval Group a refusé de communiquer à ce stade sur ce point.

Des sous-marins assemblés à Cherbourg

En mars, Naval Group a promis de veiller à ce que «l’écosystème néerlandais développe et conserve son expertise et son implication tout au long du cycle de vie du sous-marin». L’assemblage des sous-marins pour les Pays-Bas sera réalisé sur le site du Naval Group à Cherbourg (Manche), dans le nord-ouest de la France, où sont produits les sous-marins nucléaires français. Mais selon l’accord de coopération industrielle (ICA), la défense néerlandaise pourra aussi profiter du contrat pour renforcer sa base technologique et industrielle.

La marine néerlandaise a fait part de son besoin d’être dotée de sous-marins océaniques de grande autonomie afin de pouvoir opérer loin de ses bases, ce pour quoi le Barracuda a été conçu. Un premier Barracuda, le Suffren, équipe la Marine française dans une version à propulsion nucléaire. Le modèle destiné aux Pays-Bas est lui à propulsion conventionnelle diesel-électrique et un peu plus petit, 3 000 tonnes contre 4 500 tonnes.